La pandémie COVID-19 a bouleversé les conditions de l'enseignement, de la maternelle à l'université. Abandonnés en rase campagne par
un ministre qui affirmait le jeudi 12 mars que les écoles ne fermeraient pas comme en Italie, alors que le soir même le Président de
la République le démentait, les enseignants de tout niveau n'ont eu d'autres choix que de se débrouiller.
Pendant que le ministre Blanquer parcourait les médias pour promouvoir la continuité pédagogique et autre
nation apprenante niant la saturation des serveurs de l'Éducation Nationale, et l'impréparation générale que masquaient très mal
ces nouveaux slogans vide de sens, les enseignants, sans outils professionnels, sans formation préalable, n'ont eu d'autre choix que
d'improviser, au prix de longues heures de tâtonnement. Quel serveur ? Quel support ? Combien d'heures de préparation pour une heure
de cours ? Quel contact avec les élèves ? Quelle protection juridique ? Quelles conséquences sanitaires et sociales de cette désocialisation et de
l'usage intensif des écrans, tant pour les enseignants que pour les élèves ? Aucune de ces questions n'ont été envisagées ni débattues
en amont. Mais les vautours du numérique éducatif étaient eux bien à l'affût.
Sélection d'articles et de témoignages
Lettres au CNED de parents dont la fille suit une formation artistique à l'étranger
« L'école d'après » : accélération des inégalités sociales ou
réelle égalité des droits ? - Communiqué du CDE38
« Dans l'Éducation Nationale, le confinement
révèle un numérique noyauté par le privé » - Médiapart (9/05/2020)
« La fronde inédite des étudiants d'HEC contre la surveillance de leurs examens en ligne » - France Inter
Un papier très instructif sur le traçage anonyme envisagé par l'application pour smartphone
'Le traçage anonyme, dangereux oxymore'
Analyse de risques à destination des non-spécialistes, par un groupe d'universitaires
Le projet "Lycée 4.0" de la région Grand Est consiste en la substitution d'ordinateurs portables aux traditionnels manuels scolaires en papier.
Après une première vague présentée comme une expérimentation, de 49 lycées en 2017-2018, rejoints par une seconde vague de 62 autres en 2018-2019, la région a annoncé
la généralisation aux 353 lycées du Grand Est (académies de Nancy-Metz, de Reims et de Strasbourg) au 1er septembre 2019.
Consternés par cette généralisation faite à marche forcée, sans aucune véritable évaluation des deux années présentées comme expérimentales, nous avons fondé
ce collectif pour faire part de nos nombreuses objections que nous développons ci-après.
Pour résumer, ce plan ne correspond pas à une demande des enseignants,
ne tient aucun compte des préoccupations environnementales (quel bilan carbone pour alimenter les 350 000 ordinateurs des lycéens,
et quel coût environnemental, voire social, pour leur construction et leur recyclage ?), sanitaires (quels effets ophtalmologiques, neuro-psychologiques de ces centaines
d'heures passées devant des écrans ? Sans compter l'exposition aux ondes puisque le wifi sera installé partout au mépris des systèmes filaires)
et pédagogiques (l'activité de 35 ordinateurs individuels connectés est difficilement maîtrisable, source de distraction et l'efficacité pédagogique n'a pas été prouvée)..
Le tableau noir de l'écran bleu :
Un petit fascicule de synthèse sur le plan "Lycée 4.0" dans le Gand Est.
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